Pochette de l'album 45 tours "Vièlh òme"

ÉPUISÉ

Vièlh òme

Groupe : Éric Fraj
Date de sortie : 1972
Label : ,
Format :

Vinyle 45 tours

« Vièlh òme » est mon tout premier disque, un 45 tours vinyle paru en 1972 aux éditions Cap e cap, sous le label « Disc’Oc », et qui comporte trois chansons : deux dont j’ai fait les paroles et la musique – « Vièlh òme » et « La pendula de l’ostal » – et la troisième – « La filha qu’aimarai » – dont je n’ai fait que la musique (en écho au morceau « Blowing in the wind » de Bob Dylan), les paroles étant de mon ami Jean Rigouste. Ce premier enregistrement annonce déjà ce qui sera une constante chez moi : chanter aussi bien mes propres textes que ceux des poètes et poétesses que j’aime. On retrouvera d’autres poèmes de Jean Rigouste dans mes opus postérieurs, notamment en 2020 : dans le cd « Gao », je signe avec lui les paroles de « Umans »…

Les éditions « Cap e cap » (livres et disques) sont à l’époque l’œuvre du vaillant Marc Avérous, homme honorable et sympathique, que j’aime beaucoup, un humaniste qui n’hésite pas à tout lâcher pour tenter l’aventure occitane. Hélas, son navire de haute mer rencontre quelques cruels récifs et finit par s’échouer. L’essentiel, cependant, est sauf : Marc Avérous a ouvert une voie, montré l’exemple, fait la démonstration que l’on peut ne pas tout attendre de l’État et des pouvoirs publics, qu’il faut vouloir se prendre en mains, décider d’avoir raison, oser dire, oser faire…

Oser. Le maître mot. J’ai osé commencer à chanter, à 14 ans et demi, sur les quatre ou cinq accords que je connaissais. Mais mû par un désir immense de me faire entendre, un désir dont je ne sais pas encore à l’époque qu’il sera un désir au long cours…

Oser comme Maurice Andrieu, l’occitaniste, le poète, l’homme de théâtre et de radio, a su le faire. Un jour de janvier 1972, il m’invite à venir chanter, en fin d’après-midi, trois chansons sur les ondes de Radio France Toulouse, dans une émission toute en occitan, qu’il anime, et que produit l’ami André Lagarde. Il fait très froid ce jour-là, et déjà noir quand j’arrive, trop en avance, devant les locaux de Radio France à Toulouse-La Cépière. J’ai 15 ans, je suis enroué depuis plusieurs jours, j’appréhende cette première émission de radio, et  je me gèle en attendant l’heure du rendez-vous. Alors je décide vaillamment de m’éclaircir la voix et me réchauffer en allant boire quelques grogs bien tassés… Le résultat ne se fait pas attendre et s’entend encore : une voix méconnaissable, étrange, et – surtout – une guitare fausse… Supportable, mais néanmoins fausse. Pourquoi Maurice – qui était un mélomane averti et avait l’oreille musicale – ne me fait-il pas remarquer que l’accord de ma guitare est plus qu’approximatif ? Pourquoi le technicien de Radio France se tait-il ? Je n’en sais rien et cela restera pour moi un mystère… Toujours est-il que, plusieurs mois après cet enregistrement, qui ne devait servir qu’à cette émission-là, Maurice me demande si j’accepte de faire un disque avec ces trois chansons. Il me propose de les sortir clandestinement de Radio France (je peux bien le dire, il y a prescription) et de confier la bande à Marc Avérous. J’accepte, enthousiaste, ravi, sans prendre la précaution de réécouter la bande… Grosse erreur de jeunesse… Il aurait été si facile de reprendre ces trois chansons en studio et de faire quelque chose de propre, et peut-être même de bien !

Nous osons donc, pour le meilleur ou le pire. Le disque sort quelques temps après, avec un gentil texte de présentation d’André Lagarde au verso de la pochette. Il y dit que je suis le « coanís de la cançon occitana », le dernier-né de la chanson occitane… Il rend public et objectif ce que je ressens depuis plus mois déjà…

A mon grand étonnement, le disque sera bien accueilli par le public.

Mon parcours discographique commence…  Et il dure encore…

J’ai appris lentement mais sûrement…

Et j’apprends encore.

Éric Fraj, Carbona, le 06 mai 2020.

Ce tout premier vinyle, 45 tours/ 17cm est sorti en 1972.

Pas de version CD… et le vinyle est épuisé depuis longtemps, mais vous pouvez en écouter des extraits ici !

Vièlh òme

La pendula

La filha qu’aimarai

 

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